Chapitres
1 - Petite histoire du blason et de l'héraldique
Au Moyen Age, c’est sur
les champs de bataille qu’on reconnaissait l’allié ou l’ennemi caché
sous l’armure par les figures peintes ou gravées sur le bouclier.
Les véritables armoiries ont commencé au Xe siècle, il n’y avait
auparavant que des devises personnelles et des marques militaires qui
n’étaient ni des marques de noblesse ni sujettes aux lois héraldiques. Mais il est évident que l'on trouvait déjà sur les boucliers des
guerriers grecs et romains, des représentations allégoriques d'animaux,
des figures géométriques... Bien que nous ayons perdu la signification
des ces inscriptions multiples, elles semblent cependant régies par des
lois et des codes de même nature que l'héraldique.Il est aussi
pertinent de souligner que le blason a des origines orientales : en
effet l'Azur qui désigne le bleu, est en fait dérivé du nom arabe de
cette couleur.
L’héraldique, c’est la connaissance du blason dont l’ensemble des signes, devises et ornement forment les armoiries.
Ce sont les tournois qui fixèrent les armoiries. L’usage du tournoi
est plus ancien en Allemagne, ainsi c’est du mot allemand Blasen
(trad = sonner du cor) qu’est venu le mot blason. Les participants aux
tournois sonnaient leur trompe et présentaient les preuves de leur
noblesse, en l'occurence leur écu, ou bouclier orné.
L’art héraldique débuta en France avec Louis le Jeune à l’occasion
du sacre de Philippe Auguste. Il fit semer des fleurs de lys dans tous
les ornements qui servirent à cette cérémonie. Un "total look", on
pourrait dire, en tout cas une action de communication qui pourrait
être très actuelle...
Après le domaine militaire, le blason devient la marque de la
famille de toutes les classes sociales, corporations, communautés,
villes, provinces. C'était en quelque sorte leur logo. D'ailleurs,
plusieurs logos encore utilisés actuellement sont en fait des blasons !
La révolution française, qui voyait dans les armoiries uniquement le signe de la noblesse, en décida l’abolition en juin 1790.
Aujourd’hui, tout le monde, homme, femme ou enfant, mariés ou
célibataires, laïcs ou religieux, nobles ou roturiers, peut créer et
porter ses armoiries, sous réserve de ne pas usurper celles d’autrui.
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2 - Le langage héraldique
Pour décrire un blason, on utilise un langage issu du vieux français :
Dextre = droite
Gueule = rouge
Chef = haut
Ecartelé = partagé en quatre
Etc…
Ce vocabulaire très spécifique peut paraître compliqué, mais avec un
peu d'habitude, on l'intègre assez rapidement. Toutes les précisions
apportées dans la description du blason peuvent avoir un rôle
symbolique. Voir plus bas dans la composition du blason les différents
mots de ce vocabulaire.
Exemple 1 : le blason de la ville de Lyon
de gueules au lion à la queue contournée d'argent,
au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or.Explications :
La présence du lion est mystérieuse, hormis l'homonymie qui vient plus tard. On ne sait à quel titre cet
animal a été choisi, peut-être est-ce en souvenir du rôle que jouait ce
dévoreur de chrétiens
dans les sanglants jeux du cirque ? Le lion est courageux, fort,
vigoureux, en mouvement. Il est le symbole de la puissance de la ville.
Le lion est blanc (= d'argent), symbole de pureté. Le fond rouge (= de
gueules) est symbole de sang (vie, puissance) et de feu (symbole
chrétien du Saint-Esprit, renaissance ).Les trois fleurs de lys d'or (symbole de richesse, de puissance) sur le fond bleu (= azur) du haut (= chef) de l'écu. Elles
sont en héraldique les meubles (= éléments mobiles, à placer) les plus honorables et signifient
historiquement l'annexion du Lyonnais à la France (1312-1320).
Exemple 2 : le blason de la ville de Villeurbanne
de gueules à la maison forte de deux tours couvertes d'argent
posée sur
des ondes d'azur mouvant de la pointe,
surmontée à dextre d'un dauphin
contourné et à senestre d'un lion, tous deux d'orExplications :
Les ondes bleues (=azur) représentent le rhône, qui borde la
ville. Celle-ci est représentée par la "villa urbana", ferme de
l'empire gallo-romain à l'origine de la cité. La ville dépendait du
Dauphiné (rive gauche du Rhône entre Lyon et Grenoble) mais la
proximité de Lyon avait également une grande influence, d'où ces deux
animaux. Ce blason date de 1888.
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