Lecture : Gorgias de PLATON

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C'est parti

I/ Qui est Gorgias et quelle définition donne-t-il de la rhétorique ?

Gorgias fut un fameux rhéteur, disciple et critique de Parménide, originaire de Léontium, en Sicile, une colonie grecque de Naxos. C’est lors d’un discours aux Athéniens sur leur alliance que l’exotisme de son éloquence les frappa et c’est ainsi qu’il se fit connaître. Gorgias était un « enchanteur des mots » et maîtrisé avec virtuosité la rhétorique. Il estime que la rhétorique est l’art des discours, qui sont destinés à persuader les tribunaux, ou toutes les autres assemblées, et porte sur le juste et l’injuste.

La rhétorique produit la conviction en faisant croire à ce qu’elle dit. Elle a ainsi acquis l’extraordinaire pouvoir de persuader de ce qu’elle veut sans même connaître ce qu’elle fait croire. Ainsi, Gorgias ira même jusqu’à donner un exemple qui peut nous sembler aberrant. En effet, le rhéteur qui parlera de médecine aura la capacité d’être plus convaincant qu’un médecin à condition qu’il use justement de son art.

Et c’est sur l’évocation de cet exemple que Gorgias nous dit que le pouvoir que représente la rhétorique ne doit pas être pratiqué de façon abusive et que dans le cas où des individus en usent mal, il ne faudrait pas incriminer la rhétorique ni les maîtres de la rhétorique.

II/ Quelle est la position de Socrate vis-à-vis de l’injustice et du bonheur ? Expliquez ses raisons. Polos et Calliclès pensent-ils comme lui ?

En cour de philosophie, Socrate évoque le fait que la rhétorique n’est selon lui pas un art véritable et la prétendue puissance qu’elle procure est illusoire. La véritable puissance, montre Socrate, réside dans la poursuite de fins conformes à la raison et à la justice. Et c’est ce raisonnement qui aboutit à une thèse apparemment paradoxale que l’homme injuste ne peut être heureux même s’il dispose d’une liberté à même de faire ce qu’il veut.

Si une telle liberté est celle d’accomplir toutes sortes d’actions injustes, l’homme qui en dispose ne peut être heureux. Le bonheur consiste à agir avec justice car l’injustice qui rend apparemment heureux fait en réalité le malheur des autres et le sien. Polos n’est pas convaincu par une thèse si paradoxale et voit, en les propos de Socrate des paradoxes insoutenables. Il évoque alors l’exemple du tyran Archélaos, parvenu au pouvoir après avoir commis les plus grandes injustices et il semble qu’il soit tout à fait injuste mais parfaitement heureux.

Mais Socrate réaffirme sa thèse et renchérit sur elle, en soutenant que l’homme injuste qui reste impuni est encore plus malheureux que celui qui est puni. Pour prouver ses propos, Socrate montre que commettre l’injustice est plus laid et donc plus mauvais, que la subir ; que la punition est un bien qui délivre du pire des maux, l’injustice ; que le bonheur consiste à agir avec justice ou à être justement puni si on a mal agi.

Ainsi, par conséquent, Archélaos comme tout autre tyran ou orateur qui commettrait des injustices, ne peut donc être ni tout-puissant ni heureux. Quant à Calliclès, il soutient qu’il n’est pas plus beau de subir l’injustice que la commettre bien que ce soit plus désagréable et moins profitable. Il expose alors sa thèse, selon laquelle, la force est la loi suprême. Quant à la loi, oeuvre des faibles dans leur lutte contre les forts, elle désigne un stratagème des faibles pour asservir les forts.

Le problème de fond est, du point de vue moral, de savoir si la vertu est maîtrise de soi ou intempérance. Socrate voit dans la sagesse la maîtrise de soi. Au contraire, pour Calliclès, la vertu, c'est la vie facile et l'intempérance : la vertu naît de la satisfaction des passions les plus fortes.

III/ Peut-on dire que Socrate sort victorieux de cette confrontation ? Quelle(s) conclusion(s) en tirer ?

La victoire ne pouvait résider qu’en ayant convaincu ses interlocuteurs à l’aide de l’entretien dialectique mais il s’avère que Gorgias, Polos et Calliclès, beaucoup plus virulent, restent sceptiques aux thèses socratiques. Ainsi, Socrate ne peut pas être déclaré victorieux de cette confrontation à cause en partie du refus qu’ont exprimé des personnages tel que Calliclès d’un entretien dialectique dans les règles. En effet, pour Socrate la seule façon de convaincre et réfuter la thèse adverse se situe dans un entretien dialectique, lequel procède par questions et réponses et exige de préciser les conditions de vérité de toutes les conclusions acquises.

Mais à l’image de Calliclès qui se sent menacé dans sa position, il ne recevra plus l’approbation à cet entretien dialectique ce qui montre l’impuissance de Socrate à convaincre par lui-même. Pour satisfaire aux instances de Gorgias, Calliclès accepte de jouer le rôle du répondant de Socrate, mais il refuse d’assumer la responsabilité de ses réponses et affirme par avance qu’il ne se sentira pas le moins du monde réfuté si Socrate finit par découvrir une contradiction dans ce qu’il dit.

Puis n’obtenant plus de réponses, Socrate se voit obligé de poursuivre seul et il finit par l’évocation d’un mythe au sujet du jugement des morts aux Enfers qui a pour objet de faire comprendre à ses interlocuteurs que seule une vie de justice peut nous éviter une vie de tourments éternels. Mais le fait que Socrate termine l’entretien n’en fait pas pour autant le vainqueur de cette confrontation. Toutes les thèses socratiques qui se retrouvent dans le Gorgias font un Socrate beaucoup plus assignable de par ses opinions et ses convictions qui prennent le contre-pied de la plupart des opinions communes et des valeurs admises par ses interlocuteurs.

Socrate y incarne un anti-conformisme. Ainsi, Socrate n’apparaît pas avoir réussi à convaincre du bienfait du mode de vie qu’il préconise à savoir une vie selon la philosophie où la sagesse correspond en la maîtrise de soi face à une vie selon la rhétorique où la vertu est une vie facile et l’intempérance. Ce livre de Platon reprend l’un des problèmes centraux de la pensée occidentale : le chemin du bonheur consiste-t-il à se laisser conduire sans retenue par ses passions ou bien à les maîtriser par une conduite raisonnable, afin d'atteindre la vertu et la sagesse de l'âme ? Toute la philosophie ne cessera de soulever cette question.

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !