Chapitres
Introduction
Nous allons voir, dans le cadre de la thématique de la théorie et de
l’expérience, en quoi consiste l’ontologie
d’Aristote. Nous partirons de l’équivocité de l’être et de la façon dont s’entend la substance pour ensuite définir la composition du logos, ou
discours aristotélicien tel qu’il
est exposé dans de l’interprétation. Nous nous
pencherons sur les notions de l’ontologie
du penseur, puis nous établirons un rapport analogique avec la cosmologie
aristotélicienne afin d’éclairer
certaines notions comme les substances. Enfin nous développerons le logos au
sens de discours, sa conception et sa composition.
Les notions de l’ontologie aristotélicienne
Nous allons voir le statut de l’équivocité de l’être.
Nous savons que nous avons une substance première, ceci que voici et une
substance seconde, ou définition ou encore genre, « le ce que c’est ». Le statut de l’équivocité de l’être nous permet de substituer un terme à un autre. Cela naît d’une ressemblance d’un même terme. L’équivocité
a une radicalité plus grande. On ne peut la réduire à une ressemblance, l’être est dit multiplement mais tous les sens
se rapportent à un terme unique, la substance, ousia. Si l’on prend l’exemple de
la santé, si l’on dit qu’un homme est sain cela n’a pas le même sens que si l’on dit que ce médicament est sain car il donne la santé. Le terme de
sain est équivoque. Avoir et donner la santé ne signifient pas la même chose.
Mais nous dit Aristote, les termes se disent en référence à un terme unique, le
fait de posséder la santé. Il en est de l’être comme de la santé, il y a une référence à un terme premier.
D’où vient la multiplicité des sens de l’étant ?
Nous retrouvons l’origine
de la doctrine du mouvement d’Aristote
dans la cosmologie. Le changement a plusieurs sens, la substance suppose le
mouvement, la qualité, l’altération,
le lieu, le mouvement local. Ainsi se superpose une pluralité des sens de l’être à la pluralité des sens du mouvement. La
recollection des sens de l’être en
direction de l’unité de la
substance a aussi comme signification métaphysique l’idée d’un monde dans
lequel on a au sommet une pure substance, un être pur tel qu’aucune catégorie ne puisse s’en dire.
Le logos, sa composition
En cours de philosophie, le discours est un entrelacement, nous avons le nom, le verbe. Le
nom est l’élément ayant un minimum
de signification; le discours est une voix significative dont les parties ont
une signification bien précise. Il nous faut attirer l’attention sur la variété des discours possibles, les louanges, les
prières etc.; le discours apophantique, qui fait voir, est celui qui intéresse
Aristote. Il en établit le rapport avec la connaissance, ce discours a comme
particularité d’être susceptible
de vrai et de faux, c’est un
discours assertif. Le philosophe enquête sur le discours assertif, sur la
connaissance. Dans le but de définir ce type de discours nous nous réfèrerons
au Sophiste de Platon. Dans ce dialogue nous apprenons que le discours est
composé de noms, de verbes et qu’il
peut être vrai ou faux; pris isolément, le nom et le verbe ne signifient rien
mais ont un sens dans la phrase, seuls ils ne montrent rien quant à l’étant, ne donnent rien à voir nous dit
Aristote. La logique de la composition est un entrelacement, il y a
affirmation, négation, du vrai, du faux. Quand on dit Théétète est assis, c’est une affirmation, si nous disons le
contraire, c’est une négation. Il
y a une conception du langage qui est une sorte de reproduction de l’étant, il consiste à donner une copie conforme
des choses. Socrate est assis, je fais voir Socrate assis pour le confirmer; le
langage recueille ce que nous fait voir la perception hors des limites de la
perception actuelle. L’image du
discours a pour fonction de publier celle des choses, dans cette conception, le
langage aurait en lui-même une sorte de limite qui le contraindrait à
manifester ce qui est, c’est une
conception photographique du langage, donner à voir en les reproduisant. Pour
Aristote, le discours est assertif même quand il est faux. Il donne à voir le
vrai et le faux, l’affirmation et
la négation. Dire faux, c’est
aussi donner à voir. Le faux est inscrit originairement dans le langage. Il n’y a de discours que parce qu’il y a division et composition. Socrate est
laid, dans l’affirmation, il y a
une composition, on attribue le prédicat à un sujet. Dans la négation on
dissocie le prédicat et le sujet par conséquent, l’affirmation est une association et la négation est une dissociation.
L’association et la dissociation
sont des assertions. Antérieurement à cela, tout discours est à la fois
division et composition; par exemple, si nous disons Socrate est laid, il faut
poser à part Socrate et la laideur pour attribuer la laideur à Socrate. Donc,
antérieurement au discours, il y a séparation du prédicat et du sujet. L’association est possible car il y a cette
dissociation antérieure, c’est
elle qui rend possible le langage.
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