De la IVe à la Ve République

De 1945 à nos jours, la France a constamment vécu en démocratie. Elle a eu deux constitutions différentes pour deux régimes successifs : la IVe et la Ve République, et sept présidents, dont cinq pour la Ve République : Charles de Gaulle (1959-1969), Georges Pompidou (1969-1974), Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981), François Mitterrand (1981-1995) et Jacques Chirac. La gauche et la droite ont alterné au pouvoir, sauf entre 1958 et 1981, longue période durant laquelle la droite a gouverné sans interruption.

Les meilleurs professeurs d'Histoire disponibles
Thibault
5
5 (36 avis)
Thibault
197€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Aymeric
4,9
4,9 (55 avis)
Aymeric
57€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Chrys
5
5 (139 avis)
Chrys
87€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Julien
5
5 (26 avis)
Julien
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Thomas
5
5 (16 avis)
Thomas
45€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Benoit
5
5 (24 avis)
Benoit
45€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Jules
5
5 (24 avis)
Jules
60€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Hugo
5
5 (12 avis)
Hugo
40€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Thibault
5
5 (36 avis)
Thibault
197€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Aymeric
4,9
4,9 (55 avis)
Aymeric
57€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Chrys
5
5 (139 avis)
Chrys
87€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Julien
5
5 (26 avis)
Julien
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Thomas
5
5 (16 avis)
Thomas
45€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Benoit
5
5 (24 avis)
Benoit
45€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Jules
5
5 (24 avis)
Jules
60€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Hugo
5
5 (12 avis)
Hugo
40€
/h
Gift icon
1er cours offert !
C'est parti

1. Pourquoi un changement de régime s'impose-t-il en 1958 ?

La IVe République a permis le retour de la démocratie après le régime de Vichy, mais elle fonctionne très mal. Elle souffre du même défaut que la IIIe République : c'est un régime très parlementaire, c'est-à-dire que les députés ont l'essentiel du pouvoir et que le président de la République n'en a que très peu. Nommés et renvoyés par les députés, les gouvernements ne tiennent jamais très longtemps (le plus long dura moins d'un an et demi) : ils ont donc du mal à prendre des décisions et à les faire appliquer. Or c'est une époque difficile, du fait de la guerre froide et des guerres coloniales.

De plus, le premier parti de France est alors le Parti communiste, hostile au régime ; de 1947 à 1954, Charles de Gaulle dirige un autre parti hostile à la IVe République, le RPF. À eux deux, ces partis réunissent presque la majorité des voix. Les forces favorables au régime sont divisées en plusieurs petites formations : aussi les gouvernements sont forcément issus de coalitions, ce qui accentue leur instabilité.

Avec la guerre d'Algérie, la France devient ingouvernable : à la suite d'un soulèvement de l'armée à Alger qui met la démocratie en danger, le 13 mai 1958, il faut se résoudre à faire appel à de Gaulle : celui-ci fonde la Ve République, approuvée, par référendum, d'une large majorité de Français.

2. Pourquoi la Ve République dure-t-elle depuis 1958 ?

La Ve République fonctionne bien mieux que la IVe. Les gouvernements durent beaucoup plus longtemps (ainsi Raymond Barre est demeuré Premier ministre de 1976 à 1981) ; ils ont beaucoup plus d'autorité, y compris pour imposer des mesures délicates ou impopulaires sur le moment, comme l'abandon de l'Algérie en 1962 ou l'abolition de la peine de mort en 1981. L'élection du président au suffrage universel, qui a eu lieu pour la première fois en 1965, est très populaire.

L'échiquier politique s'est peu à peu réorganisé autour de quelques grands partis : quatre (RPR, UDF, PS et PCF) dans les années 1970 ; trois (UMP, PS, FN) aujourd'hui. Cela aussi favorise la stabilité de la vie politique. Le Front national (FN), apparu au début des années 1980, est hostile au régime, mais n'est pas assez fort pour empêcher les forces républicaines de gouverner.

Pourtant la Ve République a des défauts : sous certains gouvernements, le président est tout-puissant, et elle apparaît comme une espèce de monarchie ; en revanche, aux périodes de cohabitation, le pouvoir semble affaibli. Lors des élections, l'abstention progresse. Surtout, la Ve République n'est pas parvenue à résoudre le problème du chômage de masse, réapparu dans les années 1970 ; elle semble désemparée face aux forces de la mondialisation.

Votre professeur d'histoire vous expliquera tout cela.

3. Que représente Mai 1968 dans l'histoire récente de la France ?

Mai 1968 est d'abord une révolte de la jeunesse étudiante, celle du Quartier latin à Paris, contre une société encore très conservatrice, notamment sur le plan des mœurs ; une dénonciation de la « société de consommation » et l'expression d'un désir d'idéal et d'utopie. C'est aussi l'expression d'un ras-le-bol face au pouvoir du général de Gaulle, qui dure depuis dix ans et prend des formes de plus en plus autoritaires.

S'y superpose une grande grève générale qui paralyse le pays pendant plus de deux semaines : les ouvriers réclament leur part des bénéfices de la croissance économique, à l'apogée des Trente Glorieuses. Cependant, Mai 1968 n'est pas une révolution à proprement parler : personne ne tente de prendre le pouvoir par la force.

De Gaulle, un moment ébranlé, parvient à reprendre le contrôle de la situation en juin ; mais, un peu plus tard, il choisit de démissionner lorsque les Français rejettent par référendum la décentralisation qu'il leur propose, en avril 1969.

Cependant la droite ne perd pas le pouvoir : un ancien Premier ministre de De Gaulle, Georges Pompidou, remporte la présidentielle.

4. Pourquoi la droite perd-elle l'élection présidentielle de 1981 ?

Élu président en 1974, Valéry Giscard d'Estaing a compris qu'il faut s'adapter à l'évolution de la société d'après Mai 1968. Entre autres réformes, il abaisse la majorité électorale à 18 ans (en 1974) et légalise l'IVG (en 1975). Mais il refuse d'abolir la peine de mort et d'autoriser les radios libres. Par ailleurs, l'usure du pouvoir commence à toucher la droite, au pouvoir depuis 23 ans en 1981 : un certain nombre de scandales éclatent, tandis qu'une partie de la majorité, menée par Jacques Chirac, exprime ouvertement son désaccord avec la politique du président.

Surtout, la situation économique s'aggrave brutalement à partir du choc pétrolier de 1973-1974 : le chômage et la pauvreté explosent, l'inflation fait rage, et les gouvernements sont incapables d'y remédier.

Pendant ce temps, la gauche parvient à s'unir, se dotant d'un programme commun en 1972, et à se rassembler autour d'un leader commun, François Mitterrand. Le déclin du Parti communiste, dépassé par la gauche modérée (PS et parti radical de gauche) en 1978, rassure les électeurs du centre-droit. Dans ces conditions, la victoire de la gauche est logique.

5. En quoi consistent les périodes de « cohabitation » ?

On dit qu'il y a cohabitation lorsque le président et le gouvernement ne sont pas du même bord. C'est une particularité de la vie politique française, qui s'explique par le fait que, jusqu'en 2002, les présidents sont élus pour sept ans tandis que les députés (qui créent la majorité de laquelle est issu le Premier ministre) le sont pour cinq ans : leurs mandats ne coïncident donc pas.

Depuis 1981, les Français ont voté pour l'opposition à toutes les élections présidentielles ou législatives, sauf en 1995 : en effet, la gauche aussi bien que la droite ont échoué à résoudre les problèmes liés à la crise économique. Dans ces conditions, il y a eu plusieurs périodes de cohabitation : en 1986-1988 (avec un président de gauche, François Mitterrand, et un Premier ministre de droite, Jacques Chirac) ; en 1993-1995 (avec François Mitterrand et Édouard Balladur) et en 1997-2002 (avec un président de droite, Jacques Chirac, et un Premier ministre de gauche, Lionel Jospin).

La cohabitation affaiblit le pouvoir et nuit à l'image internationale de la France. Aussi, en 2000, il est décidé d'aligner le mandat présidentiel sur celui des députés en le réduisant à cinq ans. Cette règle est appliquée pour la première fois à la présidentielle de 2002.

6. Quel rôle l'extrême droite joue-t-elle dans la vie politique française depuis 1945 ?

De 1945 à 1981, l'extrême droite, très affaiblie par l'expérience du régime de Vichy, n'a joué qu'un rôle effacé dans la vie politique française ; ses seuls et brefs succès sont liés au mouvement poujadiste, vers 1956, et au combat contre le FLN, lors de la guerre d'Algérie.

Elle est brutalement réapparue au début des années 1980 et, depuis, elle occupe un rôle de premier plan. Elle se renforce peu à peu : en 2002, Jean-Marie Le Pen s'est qualifié pour le deuxième tour de l'élection présidentielle. La thématique de l'extrême droite a changé depuis les années 1930 et le régime de Vichy : elle ne réclame plus une dictature, n'exalte plus les campagnes, et n'est plus ouvertement antisémite. Elle se concentre désormais sur un programme xénophobe, hostile aux immigrés et à l'islam.

Ses succès s'expliquent par l'éloignement des souvenirs de la Seconde Guerre mondiale, l'échec de la droite et de la gauche à résoudre le problème de l'exclusion sociale, le déclin du Parti communiste pour lequel votaient beaucoup d'opposants au régime jusque vers 1980. Mais surtout, l'extrême droite a toujours été puissante en France : la période 1945-1981 n'a été qu'une parenthèse.

Vous avez aimé cet article ? Notez-le !

Aucune information ? Sérieusement ?Ok, nous tacherons de faire mieux pour le prochainLa moyenne, ouf ! Pas mieux ?Merci. Posez vos questions dans les commentaires.Un plaisir de vous aider ! :) 4,61 (23 note(s))
Loading...

Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !