Nature et Culture

 

Les notions de culture et de nature ne sont pas univoques.

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C'est parti

I/ Culture et civilisation

Par culture, on peut entendre plusieurs choses. Le perfectionnement de la personne, son enrichissement personnel, l'enrichissement de son goût, de son sens critique et de son jugement.
Il faut aussi savoir différencier la culture de la civilisation. La civilisation est un ensemble de phénomènes sociaux, or il y a bien une différence entre le social et la personne. La culture caractérise donc une personne et non un groupe. Elle est développement spirituel tandis que la civilisation est développement technique et se rapproche davantage du matérialisme.
Pourtant, chez beaucoup de philosophes et surtout chez les anthropologues, le terme de culture est devenu synonyme de celui de civilisation. C'est d'ailleurs le sens qu'a le mot " kultur " dans la langue allemande. Et en effet, on peut considérer qu'une culture est le mode de vie d'une société : une civilisation comporte des éléments culturels, elle est un ensemble de phénomènes sociaux mais aussi moraux, religieux, esthétiques ou scientifiques. Or, la morale (comme la philosophie), la religion, les sciences et les arts, sont les disciplines éminemment culturelles.

II/ La culture s'ajoute à la nature

Qu'y a-t-il de commun aux définitions qui précèdent ? La culture est-elle l'ensemble des faits et des productions d'une société ou bien le parcours spirituel ascendant de l'individu considéré hors de sa société ? Ce qu'on découvre, c'est que la culture est, dans chacune de ces définitions, un ensemble de comportements acquis, transmis par l'éducation. En effet, la culture (au sens de civilisation comme au sens d'enrichissement personnel) s'ajoute à la nature.

Dira-t-on que l'organisation " sociale " des abeilles dans une ruche est culturelle ? Non, puisqu'elle n'a pas évolué depuis que les abeilles sont abeilles. Une telle organisation est naturelle, instinctive, nécessaire, elle ne peut pas ne pas exister.
Mais comment la culture peut-elle à la fois être naturelle et s'ajouter à la nature ? Il faut comprendre que si la culture a ses racines et ses conditions d'existence dans la nature humaine, elle ne se développe qu'avec le temps et beaucoup d'efforts. C'est une idée très répandue dans la philosophie grecque : ce qui est potentiel, naturellement " endormi " en nous, peut toutefois se manifester par l'apprentissage. Par exemple, pour Aristote (Ethique à Nicomaque II,1) la nature met en l'homme des tendances qui ne sont qu'en puissance, c'est-à-dire non encore actualisées.

C'est à l'homme de contracter l'habitude en s'exerçant, en faisant. La justice, qu'on reconnaîtra évidemment comme un acte de la culture humaine, une spécificité culturelle, (qui existe dans toutes les cultures mais qui ne prend pas forcément la même forme) est considérée par Aristote comme une disposition naturelle de l'homme qui cependant n'est rien tant qu'elle n'a pas été concrétisée dans des faits ou des actes justes.

Il y a donc quelque chose d'inachevé dans la nature humaine qui ne détermine pas entièrement l'homme, contrairement à l'animal. Mais cette indétermination est aussi la chance de l'homme, car elle laisse une place disponible pour la culture. L'homme doit dépasser sa propre nature par la culture : technique, éducation.
Ainsi, ce n'est pas la même chose que d'être un animal soumis à l'évolution des espèces (à ce titre on pourrait imaginer que l'organisation de la ruche puisse être bouleversée au cours des âges, mais sur une longue période) et un homme dont la culture changeante et inventive est inscrite dans l'histoire. L'évolution des cultures est beaucoup plus rapide que celles des espèces : l'homme crée des langues, des outils, des religions, des oeuvres d'art, il les transmet par écrit aux générations suivantes qui, à leur tour, les transformeront et les augmenteront.

Il y'a une seule nature pour les abeilles mais il y a une pluralité de cultures pour les hommes. Autant de cultures différentes qu'il existe de civilisations. A l'inverse de la nature, la culture est donc contingente car elle peut se développer dans plusieurs endroits du globe, chez différents peuples, à des époques différentes.
Toutefois, il serait faux de croire que les cultures sont impénétrables les unes aux autres. Par exemple, la science et la technique qui triomphent aujourd'hui dans la culture occidentale exercent sur les autres civilisations un prestige non négligeable. On peut supposer que les moyens de communications toujours plus performants entraîneront une uniformisation des cultures à brève échéance.

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III/ L'universalité de la culture est naturelle

Nous avons compris que la culture est propre à l'homme qui vit en société, qu'elle n'est pas circonscrite à une seule civilisation et qu'elle peut prendre une pluralité de formes au cours de l'histoire. En ce sens on ne peut confondre nature et culture. Il est néanmoins remarquable que tous les peuples ont eu des techniques, des croyances, des rites magiques, religieux ou des activités esthétiques. Ainsi, les cultures sont variables dans leurs contenus et leurs expressions, mais le fait culturel est présent partout, universellement.

Il est donc naturel pour l'homme de posséder une culture, même si chaque civilisation, chaque société est établie sur des bases culturelles différentes. Les cultures s'enracinent dans une nature humaine universelle.
L'opposition que nous croyions déceler au début de notre raisonnement entre les cultures des anthropologues et la culture humaine des philosophes est réelle mais pas incohérente : l'anthropologue doit faire l'inventaire de ces cultures, du contenu original de chacune d'elles, tandis que le philosophe semble fondé à réfléchir sur ce que la culture a de commun à tous les hommes, sur l'universalité du concept de culture.

 

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !