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Analyse

Mignongne, / levés-vous, // vous estes / paresseuse,

3                 3                        3                        3

Le substantif « mignonne » peut être perçu de deux façons différentes. D'une part il renvoie à ce qui charme par sa grâce, par sa délicatesse, par sa complaisance, par sa douceur et par sa gentillesse, mais d'autre part il peut aussi être synonyme de maîtresse et d'amante. Le poète semble donc jouer sur les deux notions. Il mélange ici son désir personnel avec la description de Marie.  Notons par ailleurs que le rythme et le mètre sont très réguliers, ce qui montre bien qu'il y a une absence de toute tension et de tout stress. D'ailleurs l'adjectif « paresseuse » souligne cet état d'esprit étant donné qu'il reflète la dolce vita, le bonheur terrestre et l'absence d'obligations. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que l'allitération en [v] reproduit les sonorités d'une légère brise qui vient frôler sa très chère Marie.

Jà / la gaie Alouette // au ciel / a fredonné,

1            5                 2              4

Le deuxième vers poursuit sur cette lancée, en introduisant un élément naturel qui est « l'Alouette ». L'alouette des champs est la plus répandue dans nos régions. Cet oiseau a la spécificité de produire un magnifique chant pendant son vol, symbole de gaieté et de bonheur. On serait même tenté de parler de réduplication synonymique qui sert de renforcement, étant donné que l'adjectif « gaie » nous informe déjà sur la situation idyllique de cette scène. En outre la référence aux nues introduit la dimension de hauteur et contribue à renforcer le fossé qui existe entre la réalité terrestre et cette douce description merveilleuse. Le bonheur, la joie de vie et la douceur sont donc les mots-clefs. D'un point de vue phonique, la présence de nombreuses allitérations en [a] semble contribuer au rythme mélodieux du vers.

Et jà / le Rossignol // frisquement / jargonné,

2            4                 3                3

Ronsard reprend dans cet alexandrin la même thématique et introduit le « Rossignol », dont la particularité est de produire un chant magnifique pendant la période des amours. Il y a probablement un parallèle entre le poète et ces deux oiseaux, étant donné que lui aussi chante son amour pour Marie grâce à ce sonnet, symbole de poésie mélodieuse. La répétition de l'adverbe « jà » rend compte de l'impatience de l'écrivain qui ne désire qu'une seule chose : Que cette journée débute afin qu'il puisse subjuguer sa belle amie. Tous ces éléments caractéristiques sont par ailleurs reflétés dans le schéma de la rime, qui est riche ! Elle symbolise ainsi le bonheur, la mélodie d'où les verbes « fredonner » et « jargonner » ainsi que le désir du poète.

Dessus l'espine / assis, // sa complain/te amoureuse.

4                      2                       3                   3

La description de la passion amoureuse de l'auteur se dessine petit à petit à travers ce sonnet. C'est dans ce quatrième vers qu'apparaît le premier terme reflétant cette ardeur : « [la] complainte ». L'analyse de se terme est plus expressive d'un point de vue comparatiste. En effet en allemand nous dirions « Klagelied » qui, si nous le décomposons, nous donne « chanson de plainte » (l'éligie). Ce terme est majoritairement utilisé dans le cadre amoureux et renvoie de nouveau au chant qui est un des thèmes centraux de ce sonnet. Bien que l'amour soit à priori perçu positivement, l'épine qui est un arbre ou arbrisseau dont les branches ont des piquants, contraste fortement avec l'aspect éclatant de l'amour. Ronsard nous démontre par le biais de ce vers que l'amour a deux faces, il peut être à la fois synonyme de bonheur mais aussi équivalent à la douleur. Douleur qui est d'ailleurs reflétée phonétiquement par la sifflante [s].

------

Debout-donq, / allon voir // l'herbelette / perleuse,

3               3                  4                                 2

Cet alexandrin débute par une allitération en [d] qui marque l'insistance et l'empressement du poète. Il veut que sa tendre amie se réveille afin qu'ils puissent jouir ensemble des bienfaits de la nature. Cette forme de dynamisme est d'ailleurs renforcée par le biais de l'assonance en [õ] qui remplit la fonction d'appel et d'interpellation. En outre nous remarquons que d'un point de vue rythmique et métrique l'ensemble « debout-donq » est mis en évidence. Marie est, selon les différentes références dans l'œuvre, une femme naturelle et par conséquent il n'est pas étonnant de retrouver de nombreux éléments liés à la nature. Il en est ainsi dans ce vers, où « l'herbelette », de par son suffixe, est connotée à la fraîcheur, à la jeunesse mais aussi au caractère frêle de cette plante. Il y a ici un parallèle entre Marie et la nature, tous les deux étant de nature fragile et belle. C'est d'ailleurs cet aspect que décrit l'allitération en [l]. En effet, une lettre liquide est toujours synonyme de fraîcheur, de flots, de transparence et de pureté. L'alexandrin se prête ainsi facilement au chant, car son aspect phonique et rythmique permet de justifier la première strophe. Ronsard chante l'amour, il chante la vie bref, il chante le carpe diem.

Et vostre / beau Rosier // de boutons / couronné,

3              3                     3                                  3

Ce sixième vers est très régulier étant donné que chaque partie rythmique est constituée de trois syllabes. Il en résulte que cette parfaite composition reflète le caractère noble du vers, qui sera repris d'un point de vue sémantico lexical. En effet, le « rosier », un arbuste de la famille des rosacées, est aussi connu pour son caractère majestueux étant donné que la rose est la fleur de toutes les fleurs. Cette spécificité est d'ailleurs renforcée grâce à l'emploi de « couronné ».  De nouveau nous nous heurtons à un parallélisme entre Marie et les autres femmes. Pour le poète, elle est la plus majestueuse de toute la gente féminine. « Les boutons » reprennent la thématique précédente de la jeunesse, de la fragilité et du caractère frêle de la plante mais aussi de son amie. Nul doute que la rose symbolise néanmoins un élément introduisant la douleur ! Elle est à la fois belle et dangereuse, dangereuse parce que ses épines peuvent causer de la souffrance.

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Et vos œillets / aimés, // ausquel/s avés donné

4                       2                2                                  4

L'anaphore « et », qui est la répétition en début de phrase d'un même terme, permet à Ronsard de faire une énumération et de souligner ainsi le naturel de Marie ! Aimant la nature, elle n'hésite pas à s'occuper des plantes, d'où l'adjectif possessif « vos ». Les « œillets » sont des fleurs dont le doux parfum est pénétrant. Toujours, en identifiant Marie aux fleurs, nous pouvons ainsi affirmer que Marie sent bon et que Ronsard est épris de ce parfum. L'assonance en [e] dans le groupe « œillets aimés » confirme cette thèse. En effet, d'un point de vue rythmique, l'adjectif « aimés » est seul devant la césure, de sorte qu'il est mis en évidence.  Nul doute que c'est un moyen discret de déclarer son amour à sa bien-aimée. Remarquons aussi la répétition de la sonorité [e] qui confère au vers un caractère gai et joyeux.

Hyer au soir / de l'eau, // d'une main / si soigneuse.

4                         2                     3                      3

Introduit par un enjambement externe, ce huitième alexandrin reprend en fin de compte tous les éléments vus jusqu'ici. Ainsi la fraîcheur, la vitalité et la jeunesse sont mises en évidence par le biais du substantif « eau ». Ce même substantif est focalisé étant donné qu'il est préposé envers la césure et qu'il forme d'un point de vue rythmique un ensemble pour soi. Il en est de même pour le groupe prépositionnel « d'une main ».  La préposition de cet ensemble montre à quel point le poète est amoureux de Marie. En effet, la main est dite « si soigneuse » et par conséquent elle revêt un caractère doux, frêle et gracieux. Il fait une focalisation sur cette partie corporelle étant donné que c'est par le biais de la gesticulation que se dessine la grâce d'une personne. Il y a en fait un rapprochement entre l'eau et la main étant donné qu'ils sont tous deux mis en évidence par la césure.

------

Hyer / en vous couchant, // vous me fistes / promesse

2                      4                         3                 3

Cette strophe permet de préparer les événements qui s'enchaîneront par la suite. Notons tout d'abord la position centrale du pronom personnel « vous ». Il suit la césure et acquiert ainsi de l'importance, car Ronsard développe dans les vers suivant un véritable culte de Marie. En outre il est permis de s'interroger sur la position du pronom personnel « me ». En effet n'y aurait-il pas ici un désire du poète de lier les deux pronoms ? De plus la présence du substantif « promesse » en postposition du vers, n'est-il pas synonyme d'engagement ? Ces quelques notions semblent justifier la thèse d'un désir secret d'union entre les deux protagonistes.

D'estre plus-tost / que moi // ce matin / eveillée,

4                    2                         3                              3

Introduit par un enjambent externe, ce dixième vers est particulièrement mélodieux renvoyant ainsi au thème central du chant. Les termes monosyllabiques se succèdent, tout comme les plosives entrecoupées de voyelles. Nous sommes en présence d'une grande fluidité, d'un rythme assez rapide, qui reflète l'impatience du poète. Une impatience toujours encore présente à travers l'allitération en [m] ! Le motif du carpe diem est très lié à la notion du « matin », de sorte que nous pouvons en déduire que Ronsard a un vif désir de vivre, de cueillir cette journée et d'en profiter autant que possible aux bras de son amie.

Mais / le someil // vous tient encor / toute sillée :

1       3                            4                       4

L'empressement de Ronsard se fait bien sentir dans ce vers. Il débute cet alexandrin par une conjonction de coordination « mais » qui exprime son désaccord. D'un point de vue syntaxique et rythmique, elle est isolée et par conséquent mise en avant. Elle permet d'illustrer la rupture existante entre la promesse c'est-à-dire le souhait du poète et la réalité ! Tout est de la faute du sommeil, qu'il personnifie et qu'il déprécie. Cela explique en outre la position préposée du groupe nominal « le sommeil ». Il est identifié comme étant la cause de ses troubles. Finalement la focalisation sur l'adverbe « encore » permet de confirmer cette thèse, car suivi du verbe « sillée » il reflète un aspect non-accompli par rapport au désir de Ronsard. Dans cette même optique nous pouvons relever l'opposition entre « éveillée » du vers précédent et le verbe « sillée » issu de cet alexandrin. En outre, notons de nouveau la postposition du pronom personnel « vous » qui certifie la thématique du culte de Marie. Mais pour quelle raison a-t-il placé un double point à la fin du vers ? Il désire ainsi introduire une pause et une réflexion, qui puisse remédier à ses douleurs.

------

Ian, / je vous punirai // du peché / de paresse,

1              5                    3              3

Le vers débute par une exclamation « Ian » qui signifie « oui ». Il forme un ensemble pour soi, et sa position initiale le met en évidence. Il s'agit d'un cri de jouissance qui succède à la suspension due au double point précédemment. Cette jouissance est d'autant plus forte que l'allitération en [p], créant un phénomène phonique d'explosion, intensifie le vers. En fait, toutes les démarches de Ronsard font partie d'un jeu amoureux, un jeu qui vise à séduire. La succession des plosives [pdpdp] » engendre un rythme intense et rapide et ainsi il nous est facile de mesurer l'amplitude de son désire. Il veut la posséder, car tout comme au neuvième vers, nous retrouvons la succession de deux pronoms personnels « je » et « vous ». Si nous analysons ces deux occurrences « je vous » et « vous me », nous pouvons certifier que le poète est fou amoureux de sa bien-aimée et qu'il la convoite. N'est-ce pas là une nouvelle preuve du culte de Maire ?

Je vois baiser / cent fois // vostre œil, / vostre tétin,

4                          2              2                            2

Dans ce vers Ronsard s'adonne à ses phantasmes ! Il désire baiser le tétin et l'œil de son amie. L'emploi du verbe « baiser » n'est pas fortuit, en effet, il signifie « effleurer, toucher de ses lèvres quelque partie d'une personne (surtout la main, les joues…) ou quelque chose la symbolisant ». Qu'est-ce qui symbolise donc sa dulcinée ? Conformément au XVIème siècle le poète fait une description de haut en bas. L'œil et le tétin sont deux éléments qui le fascinent. Le premier est très prisé par la gente masculine étant donné que c'est pas le regard que se transmettent les sentiments. L'expression, l'éclat et la couleur des yeux jouent un rôle majeur dans la séduction, car une pupille dilatée est toujours synonyme de désir. Le second est le symbole par excellence de la fertilité, de la douceur et de la féminité. Cet élément érotique passe pour être l'atout principal de la séduction. Les deux termes se situent sur le même plan, car ils ont une construction syntaxique identique. Ils occupent la moitié du vers ce qui souligne leur importance aux yeux de Ronsard. Notons par ailleurs le groupe « cent fois » dont l'assonance en [wa] avec « je vois » renforce le désir du poète. Par rapport à la césure il est préposé et il forme d'un point de vu rythmique un ensemble distinct. N'est-ce pas là une forme de pétrarquisme ? En effet, tout comme Pétrarque, Ronsard est follement épris de son amie, mais elle lui reste inaccessible. C'est par le biais de la pureté du sonnet qu'il tente de la subjuguer.

Afin / de vous apprendre // à vous lever / matin.

2             4                    4                              2

Ce dernier vers renvoie à toutes les notions clefs de ce poème. En effet l'emploi du verbe « apprendre » nous suggère que Ronsard veut rendre cette journée mémorable. Il souhaite que sa dulcinée se rappelle éternellement de ce bon moment, en d'autres termes, il désire la posséder physiquement mais aussi mentalement. Dans toute cette strophe ressurgit l'ampleur de la passion amoureuse qui est accentuée par l'emploi répétitif du pronom personnel « vous » mais aussi par l'adjectif possessif

« votre ». Le culte de Marie s'est donc de nouveau intensifié. La rime interne « afin », « matin » souligne le théorie du chant, étant donné que Ronsard n'a cessé de louer les joies du matin à travers le rythme mais aussi à travers les sonorités.

Thèmes à développer

·        L'aspect temporel :
le rosier => périssable
l'œillet => longue vie
Anaphore en hyer => la fuite du temps

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !